Ce drame de guerre à la morale et au contenu ambigus, a soulevé de violentes réactions de la part de la presse française lors de sa sortie en 2000. Qualifié de film raciste et réactionnaire, titillant la fibre patriotique US de manière éhontée et malsaine, plusieurs journalistes lors de la promo ont refusé d'interviewer le réalisateur qui fut jadis adulé avec L'Exorciste ou French Connection. Bon, attention ! il ne faut pas s'emporter trop vite, le film expose un sujet grave qui mérite réflexion ; Friedkin répond à ses détracteurs qu'il a voulu montrer des personnages à la fois meurtriers et victimes du système militaire américain, sacrifiés par la hiérarchie au nom de la diplomatie. Il est clair que la cible visée, c'est les autorités militaires et rien d'autre, le film a été donc mal compris ; l'intrigue n'a pas rendu au mieux la véritable problématique du scénario qui visait aussi les relations diplomatiques et les combines politiques.
Pour le réalisateur, c'est au spectateur de se faire sa propre opinion ; cette option a été perçue comme une échappatoire trop facile qui n'a fait qu'exacerber encore plus l'opinion contre lui. Mais au-dela de cette bataille de chiffonniers, malgré un ton propagandiste ricain prononcé et un manichéisme parfois gênant, le film reste intéressant par le brio de sa mise en scène, une intensité dans les scènes de combat bien retranscrite, le détournement des codes du film de procès, et brille aussi par son casting de qualité, notamment Samuel Jackson dans un rôle ingrat.