Le film de prétoires est un genre à lui tout seul, vénéré aux USA. A tel point qu’il en existe un sous-genre : le film de prétoires militaires ! Les années 90 / début 2000 étaient spécialistes en la matière, avec plusieurs productions, ainsi que la série JAG, qui remportait alors un gros succès.
Ici, on s’intéresse à un colonel à la réputation solide, qui a ouvert le feu sur une foule hostile devant l’ambassade américaine au Yemen. Devant le nombre de victimes, le gouvernement tente de lui faire porter le chapeau. Il devra alors faire appel à un co-vétéran du Vietnam pour le défendre.
« Rules of Engagement » prend son temps pour se mettre en place, ne faisant démarrer le procès que dans la deuxième heure. Paradoxalement, c’est la première heure qui est la plus intéressante. Une introduction musclée au Vietnam. Une séquence non moins musclée et très efficace au Yemen. Et puis un développement des deux protagonistes.
A ce niveau le film affiche une distribution prestigieuse et charismatique. Samuel L. Jackson et Tommy Lee Jones dans les rôles principaux. Guy Pearce en procureur expéditif. Ben Kinglsey en ambassadeur peu reluisant. Ainsi que Bruce Greenwood en politicien salaud de service.
Si j’excepte ce dernier personnage, le propos du film est assez nuancé. Les deux parties ont de bonnes raisons de commettre leurs actions. Tandis que le scénario aborde de manière sous-jacente le terrorisme, peu avant les attentats du 11/09. Montrant qu’il est dur de faire le distinguo entre les innocents et les terroristes, comme les Américains aimeraient pouvoir le faire. Pour autant, « Rules of Engagement » se fera taxer d’anti-islam, d’anti-Yemen, ou d’américanisme primaire.
Par contre, ceci est un peu gâché par certaines grosses ficelles de la deuxième moitié. Ainsi qu’un final trop pompier. Un peu dommage, car autrement il s’agit d’un divertissement qui se tient bien.