Voilà un film que je conseille à ceux qui aiment et qui vivent le sport. On pourra dire qu'il brasse des lieux communs et des clichés, mais cela ne veut pas dire que certains aspects abordés sont des légendes urbaines qui n'existent pas.
Oliver Stone est ici au sommet de son art et a fait preuve d'un timing remarquable avec le recul. Au sommet de son art car il nous offre des images superbes, des plans qui impressionnent par leur pertinence, un montage au rythme maîtrisé au service des sensations qu'il veut transmettre au spectateur. Le timing est remarquable car sorti plus tôt ou plus tard, il n'aurait peut-être pas gagné une si belle réputation, notamment en France. La culture du football américain était quasi-nulle avant que Canal Plus dans un premier temps, puis les chaînes du câble et du satellite dans les années 90 permettent une meilleure exposition. Sans oublier les jeux vidéos ^^ Alors il est vrai que L'Enfer du dimanche parle de football américain, mais ça parle avant tout de sport professionnel. Comme je le disais plus haut, beaucoup pensent que ce sont des clichés, mais le sexe, la drogue, l'argent, la médicalisation, l'exposition médiatique, la politique et j'en passe, tout cela est présent dans le football américain, mais dans tout sport de haut niveau, l'échelle augmentant avec la quantité d'argent ^^ (Pas étonnant d'ailleurs que la NFL ait refusé de s'associer au film ^^). Surtout, l'aspect le plus intéressant du film, c'est qu'il montre que les sports collectifs sont avant tout des sports d'individualistes qu'il faut convaincre de s'associer pour obtenir de meilleurs résultats (le discours d'Al Pacino dans le vestiaire, juste avant un des matches est un des plus grands monologues de l'histoire du cinéma pour moi, et il faut savoir que certains entraîneurs se vantent d'avoir été inspiré par ce discours, au premier rang desquels Jurgen Klopp ^^)
Ce film aurait du mal à sortir aujourd'hui... Il est très cru et comme souvent dans sa filmographie, Oliver Stone s'est assis sur le politiquement correct : entre les filles qui "tournent" autour des joueurs, les tirades à faire hurler les militants LBGTQ+ (on n'est pas des tapettes par exemple), les organes génitaux exhibés, il faudrait un producteur un peu fêlé pour oser mettre de l'argent dans une telle entreprise, alors que nous sommes à l'époque des franchises et des films bourrés de CGI ^^
Autre bon point, la musique (j'aime bien Moby et Fatboy Slim ^^)
Par contre, si vous n'aimez pas le sport, l'intérêt sera moindre, il restera à apprécier la superbe prestation de Pacino, secondé par une flopée de bons seconds rôles tenus par Jamie Foxx, Cameron Diaz, Matthew Modine, LL Cool J, James Woods et Lauren Holly.