Après une attaque de train juteuse et violente avec morts d’hommes, un criminel psychopathe, enragé et fin stratège, toujours associé à sa mère à qui il voue une relation fusionnelle, décide en réalisant que l’étau policier se resserre de se rendre en s’accusant d’un simple braquage ailleurs au moment de son forfait. Entre son séjour en prison qui lui permettra une réorganisation, la rivalité avec son bras droit, celle entre sa mère et sa copine et le jeu d’infiltration de la Police dans son groupe, ce film de 1949 raconte avec une brutalité crue pour l’époque le parcours d’un gangster dépourvu du sens de la proportion.
Juste affaibli par ses crises de migraines et le besoin maladif de protection maternelle, un dynamique James Cagney incarne la tranche de vie d’un bandit dont certains aspects rappellent Scarface, tourné 15 ans avant, mais aussi Un après-midi de chien qui sortira près de 30 ans plus tard. Aspect précurseur il y a pas loin de 70 ans, le déploiement et la coordination acrobatique de technologies, radio, téléphones, radar, synchronisées aux voitures et aux études topographiques en direct, inspirent certes l’indulgence et le sourire moqueur aujourd’hui, mais dénotent en cette époque technologiquement préhistorique d’une admirable ingéniosité.