Les salauds aussi aiment leur maman
Je ne serais pas étonné d'apprendre que ce film a influencé Coppola, M. Mann, De Palma et une floppée d'autres réalisateurs ayant fait un film de gangster. En effet, on y retrouve déjà tellement de choses qui feront le succès des thrillers des années 90 (tel que le double point de vue : celui du méchant et celui du gentil).
White Heat est un film nerveux. Diable, que cela est rythmé. La mise en scène est solide, les scènes fonctionnent très bien, les plans sont léchés visuellement, les lieux sont cool, les acteurs bien à leur place (Cagney m'a semblé être le choix idéal pour interprêter le Joker) et en plus la gonzesse du héros, Virginia Mayo, est sacrément mignonne (quel menton !).
Le scénario est lui aussi bien construit, pas de temps mort, et malgré que l'histoire se déroulent sur plusieurs mois, on ne ressent pas cet étirement du temps comme un problème ; les auteurs ellipsent intelligemment les moments futiles. Le coup de génie est donc de garder ce double point de vue, faisant basculer ainsi les conflits entre les méchants et les gentils ; de la sorte, le récit gagne en intensité et la conclusion finale n'en est que plus spectaculaire. Pour l'époque j'ai également trouvé les personnages assez bien élaborés surtout pour un film de genre. On n'est pas dans un pathos aussi insistant que Mann a pu le faire dans Heat, mais on retrouve tout de même des enjeux personnels visant à développer la personnalité des personnages principaux.
Bref, White Heat est un très bon film de gangsters, genre que je n'affectionne pas particulièrement pourtant, bourré de bonnes scènes d'action et d'un développement psychologique intéressant.