Dans cette "Enigme de Kaspar Hauser", Werner Herzog ne s'embarrasse pas de traitement historique et social (pourtant tout-à-fait évident vu le sujet, basé sur des faits réels,.. et énigmatiques) : à la manière d'un Bergman, il va vers le métaphysique, explorant son thème d'une manière qui engage totalement l'imagination, l'intellect et les émotions du spectateur. Herzog se préoccupe de traiter - surtout sans y répondre - de manière la plus concrète possible la question essentielle de la philosophie : "Qui sommes nous ? D'où venons-nous ? Où allons-nous ?". Mais il le fait avec une force dramatique et humaine exceptionnelles, grâce en particulier à l'interprétation (?) opaque et intense de Bruno S., acteur non professionnel, apparemment lui-même atteint de troubles mentaux. [Critique écrite en 1990]