Voici un Werner Herzog que je ne connaissais pas et que j'ai pris un grand plaisir à découvrir. On ne peut s'empêcher de penser à "L'enfant sauvage" de François Truffaut en voyant "L'énigme de Kaspar Hauser" (tiré d'une histoire vraie) puisque les thématiques se rejoignent fortement, mais j'ai une nette préférence pour le deuxième. Je la justifie surtout par le personnage principal : l'enfant dans le film de Truffaut ne parle pas, alors que Kaspar parle. Toute la différence est là, il est capable d'exprimer ses sentiments et de verbaliser son incapacité à devenir un être humain alors qu'il sait lire, écrire et jouer du piano. Cela donne lieu à des scènes et des dialogues absolument bouleversants dits de façon monocordes par un personnage qui fait plus penser à un androïde qu'à un homme. Si tout ce qu'exprime Kaspar est l'élément le plus marquant du film, Herzog n'oublie pas non plus d'avoir un regard acide et lucide sur l'humanité et on va retrouver des thématiques que l'on verra plus tard dans "Elephant man", à savoir l'exploitation commerciale des "monstres" dans les cirques et le voyeurisme malsain dans la haute société. "L'énigme de Kaspar Hauser" est donc un film surprenant et superbe que je recommande vivement.