Herzog est un bonhomme passionnant : il choisit toujours des personnages intéressants à mettre en scène.
Ce Kaspar est intéressant pour son histoire, sa vie. Mais aussi parce que, malgré lui, il remet en doute la société à laquelle il appartient que ce soit au niveau de la science ou de la foi ou même de la condition de la femme. J'ai trouvé le scénario très drôle : Herzog parvient toujours à montrer l'absurdité des gens au travers de situations cocasses. Et puis ça reste très simple et pourtant hypnotisant. Bon, après il faut bien se rendre compte qu'il ne se passe pas grand chose, mais dans chaque scène il y a quelque chose à voir. J'aime bien, par exemple, toutes les rencontres que fait Kaspar ou tout ce qui est lié à son éducation.
C'est aussi grâce à un travail de caméra adéquat que Herzog est parvenu à un tel résultat. Le réalisateur impose son style très naturellement, et peu importe que la caméra soit fixe ou en mouvement, tout semble cohérent, logique. Ce qui est formidable, c'est que même quand il reste immobile, le réalisateur n'ennuie pas. parfois il s'aide d'une musique (et quelle musique) pour happer l'attention de ses spectateurs, parfois une voix, parfois le silence.
Bref, j'ai passé un bon moment devant ce film minimaliste : Herzog ne dit pas grand chose, mais il fait passer quelques messages au travers de la vie de cet homme singulier.