Il est pertinent d'un point de vue historique de choisir ce sujet qui n'est plus très connu. Mais lorsque l'on dit de ce film qu'il fait une critique au vitriol de clergé, je ne suis pas d'accord. Au contraire je le trouve bien trop complaisant avec lui.
Je n'en savais pas assez sur cette histoire à la fin de ce film, la version qu'on nous présente je ne la trouve pas crédible, je me suis dit qu'il faut vraiment méconnaitre les réactions des enfants pour écrire une telle chose
(on l'enlève violemment à sa famille et alors quoi, on lui fait passer ses journées à l'église et juste comme cela il passe du côté du ravisseur ?)
il me manquait des informations évidentes à cette histoire et alors sur ce point la page sur Edgardo Mortara de wikipédia se montre plus instructive. Ce que le film ne prend pas la peine de préciser :
A cette période à Bologne, ce sont deux cents juifs qui subissent l'antisémitisme, notamment à travers certaines lois cléricales
L'institution où est enfermé Edgardo s'appelle "catéchumènes" et "accueille ou enferme" des juifs et des musulmans nouvellement convertis
Dans le film le clergé dit que la famille retrouver Edgardo si elle se convertie, sur wikipédia, on nous précise que cela signifie entrer aux catéchumènes
Il existe des mémoires d'Edgardo qui font mention de violences antisémites
J'ai l'impression que le film ne reprenait quasiment que le fait de l'enlèvement et n'ajoute à cette histoire qu'une sorte d'esthétique qui certes est parfois belle accordons-le mais qui nous montre beaucoup beaucoup de lieux de culte, à se demander presque si le but du film ne tiendrait pas dans la contemplation des églises et synagogues. Alors que justement l’intérêt d'une fiction historique est d'avoir une liberté dans l'imagination des personnages, un caractère, une épaisseur, une couleur, alors que là Edgardo (personnage principal) est totalement lisse, l'explication de ces actions totalement impénétrable (ce n'est pas le jeu de l'acteur mais le scénario que je critique). C'est certain que l'on ne connaitra jamais la vérité vraie de ce qu'il s'est passé exactement mais ne pas assez en dire dans ce cas-ci nous plonge encore plus loin dans le mensonge que ne l'aurait été une adaptation trop fantaisiste.
Le fait de se convertir fervemment au catholicisme dans le cas de cet enlèvement ne peut être lié qu'à de sévères violences, il ne peut pas s'agir d'une préférence (genre il trouve les églises plus belles, c'est presque ce qu'on voudrait nous faire croire). Ce n'est pas le seul cas où la personne opprimée passe du côté de son oppresseur, mais pour cela il faut qu'il y ait eu une forte pression, qu'on l'ai forcé à un fort dégout d'elle-même, ce qui n'est absolument pas montré dans ce film. Et même, le contraire est présent : la scène de cache-cache où Edgardo se cache dans la robe du pape est plus que choquante !
Je finirais par dire qu'il est même dangereux de mettre des versions des histoires pareilles dans la tête des gens et pour un peu plus de précisions https://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_Mortara