Le pitch est intéressant, mais la réalisation est une vaste rigolade, truffée d'incohérences dignes d'un film de Chuck Norris, et paradoxalement d'une ambiance si chiante qu'on peine à garder un oeil ouvert la plupart du temps.
Attention, je ne dis pas que c'est chiant parce que c'est complexe, façon Syriana. Oh non. C'est tout simplement qu'outre le jeu volontairement soporifique des acteurs, on a l'impression que 80% du film se déroule dans une dimension parallèle vidée de ses gens.
Que dire des scènes à Milan, les rues désertes de passants, et dont les voitures ne réagissent même pas aux types armés qui les braquent. Non, elle ne réagiront qu'au feu vert pour reprendre leur route, sans même un klaxon (l'Italie tout craché en somme). Et je passe sur la fameuse et loooongue course poursuite où les protagonistes se contentent de marcher... Il ne viendra pas à l'idée à la proie de courir pour semer son assaillant, pourtant armé et déterminé.
A l'inverse extrême, il y a cette fusillade dans le musée Guggenheim qui dure plus de 10 minutes (oui, 10) et où les pistolets mitrailleurs semblent avoir l'option "munition illimitée". Des innocents meurent, des lustres géants s'écroulent 5 étages plus bas... mais le héros sort pourtant par la porte de devant, en sang, bien avant que les flics ne débarquent... Rappelons que le musée est face à Central Park au coeur de Manhattan.
Cela dit, il serait injuste de ne juger que les scènes d'action d'un film qui se prétend plus cérébral, presque politique sur le fond. Et sur ce point, L'enquête se gaufre aussi dans les poncifs du genre, avec les méchants banquiers se montrent exagérément inhumain. Le décor tout de béton est gris et austère. Il est là pour renforcer ce trait à outrance. Et vas-y que je discute sur Skype pour commanditer une exécution tout en jouant au Go avec mon fils blond comme un petit nazi.
Et puis il y a Clive Owen qui fait du Clive Owen, c'est-à-dire du "Nicolas-Cage-en-mieux", et ça commence à devenir pénible. Il joue aussi bien que dans sa pub BMW pour la Z4, et j'avoue qu'après le déjà grotesque Duplicity, je vais commencer à me méfier quand je le verrais dans une production.
Bref, j'ai passé une soirée de merde devant ma télé.