Mi-chômeurs, mi-délinquants, Jacques Dutronc et Gérard Lanvin, incapables de dévaliser une épicerie, se retrouvent à vendre des dictionnaires médicaux dans de boueuses fermes normandes. Avec pour mentor un Jean-Pierre Marielle tout en bagout et sans scrupules.
Ces rencontres avec l'habitant sont la meilleure part de la comédie. Marielle y tient un numéro d'éloquence (les dialogues sont signés Audiard, moins imagées, plus sobres, dans ce qui est un de ces derniers films d'ailleurs) devant une poignée de VRP disparate et moyennement douée, et sous l'oeil des débutants Olivier et Roland. La bonne idée du réalisateur Gérard Pirès, à ce moment du film, est d'avoir confié à d'authentiques et pittoresques paysans normands, étonnamment justes, les rôles de clients floués.
Dommage que cette comédie d'abord impertinente s'éteigne progressivement, faute de caractères plus creusés et d'un scénario plus imaginatif. Pirès donne dans le portait de groupe, un peu sur le mode des Pieds-Nickelés. Mais, hors la jalousie de Dutronc, argument subalterne, caractérisant sa relation avec sa fiancée, le film ne semble plus adopter de ligne directrice, affiche les limites d'un sujet inabouti où les personnages n'ont assez vite plus grand'chose à ajouter.