Vu le jour de la mort de Michèle Morgan afin de lui rendre un dernier hommage, « L'Entraîneuse », s'il n'a pas la force de « Marie-Martine » du même Albert Valentin, reste toutefois un drame de bonne tenue, doté d'une belle sensibilité et évitant avec une certaine habileté le manichéisme. Sans être bouleversant ou captivant, le réalisateur offre une belle galerie de personnages au service d'une histoire plutôt bien pensée et aux dialogues soignés (le grand Charles Spaak est à la manœuvre : ça aide) autour d'une mise en scène discrète mais non sans quelques jolies idées.
Valentin a beau être un minimum critique de ce milieu bourgeois, il prend le soin de ne pas mettre tout le monde à la même enseigne, rendant même plusieurs d'entre eux réellement sympathiques. Enfin, sans livrer une grande performance, Michèle Morgan a un charme, un physique lui permettant d'obtenir l'un de ses vrais beaux rôles au cinéma. Le final, émouvant
(et sans happy end),
vient conforter définitivement cette impression d'ensemble positive : à découvrir.