Suzy est hôtesse dans un cabaret mais décide de laisser son passé derrière elle quelque temps en partant en vacances dans le sud. Elle y rencontre des jeunes gens bien élevés et sensibles à son charme. Deux belges, Charles Spaak (scénariste) et Albert Valentin (réalisateur) unissent leur talent dans cette co-production franco-allemande très mélancolique sur la difficulté de s'extraire de sa classe sociale et de son passé. La manière élégante de Valentin n'est pas sans évoquer la manière d'un Jacques Becker, quelques années plus tard. Le film n'égale cependant pas les réussites futures du cinéaste et notamment Marie-Martine et La vie de plaisir. Michèle Morgan, peu de temps après Le quai des brumes, y est délicieuse et entourée d'une pléïade de comédiens talentueux dont le moelleux Andrex en petite frappe et François Périer en jeune freluquet. Et dans un autre registre, Fréhel en impose bien que son rôle soit épisodique, juste le temps de chanter à deux reprises.