Un aquarelliste en goguette s'installe pour quelques jours dans le village provençal de Segnac. Derrière l'accent du midi se cachent des drames en puissance. Faut-il à l'instar de Tavernier dans son Voyage à travers le cinéma français revaloriser l'oeuvre d'Edmond T. Gréville ? Oui, certainement bien que tous ses films ne soient pas du même métal que L'envers du paradis, au romantisme très noir et à la macabre poésie. C'est dans un monde pagnolesque que le film introduit des éléments toxiques et des personnages torturés et hantés par le malheur. Une voix off surgit en son milieu pour nous montrer un flashback qui sera contredit par un deuxième plus tard. Le peintre est commissaire, la jeune fille gaie est condamnée par la maladie, un vieux capitaine irlando-autrichien s'accuse d'un meurtre qui n'est qu'un accident ... Erich von Stroheim cabotine un peu, Etchika Choureau débute avec bonheur (sa carrière sera courte, gâchée par son idylle avec le futur Hassan II), Jacques Castelot témoigne de son flegme habituel teinté d'humanisme. Un bijou, ce film, taraudé par la rouille et la mort.