C'est vraiment un Beau film. Déjà juste l'esthétique est vraiment beau, ça rappel la maison des bois dans le style petit parais dans la forêt loin du monde, même si ici on voit le monde (et il n'est pas reluisant). C'est vraiment un plaisir de chaque instant, les plans dans la forêts, dans le champ, dans la nuit, c'est merveilleux.
Ensuite la tête même des personnages, je ne sais pas si raphael est acteur mais juste avec sa tête et son retour, ça dit déjà tellement, ce visage et ses mains racontent quelque chose, le personnage est instantanément caractérisé, de même pour tous les autres (le petit faquin qui essaie de violer juliette, la mère adoptive de juliette, Jean). Alors tous les petits moments de vie sont fantastiques à voir. Juliette passe de toute choupi à jolie jusqu'à devenir vraiment belle (d'ailleurs les actrices aux différents âge se ressemblent vraiment c'est fou). Même si ils sont ostracisés et pauvre, ya pas de misérabilisme, la volonté de partir de Juliette est suggéré, c'est assez subtil, l'amour entre eux est évident. Même des perso qu'on voit quasi pas sont crédibles par leur dialogue (le mec au chapeau dans le bar au début qui parle de marie, le collègue de Jean, le forgeron).
Tout ça ajouté aux préoccupation d'argent rendent le tout crédible (même si souligner rapidement matériellement la galère de thune aura pu être pas mal genre que les vêtement de Juliette soient tachés par les gosses du village, qu'elle continuerait de mettre). On suit vraiment la vie de gens et on est heureux ave Raphael quand il est avec sa fille, qu'il a enfin des lunettes ou qu'il peut travailler, on partage sa souffrance et sa haine quand il apprend le viol de Marie, qu'il se fait battre puis virer.
Le désir d'émancipation de Juliette est d'autant plus plus cohérent, les petites messes-basses entre filles devant Raphael sont vraiment rigolotes et les scènes avec Jean arrivent à créer une tension entre les deux hyper vite c'est assez hallucinant, c'est le genre de scène que je voulais voir sans le savoir (vraiment le plan dans le champs woaw). On arrive dans une forme de poésie à la fin.
Toute la musique le long du film arrive à ne pas être envahissante et sublimer la mise en scène en étant douce ou intra-diégétique tout en gardant des moments de silence. Je pense à la scène où on voit le bateau voguer de loin avec la figure de proue de Marie (qu'on aura jamais vu autrement qu'en dessin d'ailleurs, tant mieux)
Ce film arrive à parler de tant de choses de la vie (la guerre, la paternité, l'enfance, le viol (produit de domination), l'amour, la pauvreté) de façon si rapide en restant si juste, enrobé dans dans une forme sublime (les gros plans sur les visages, les mains aussi quelle folie).