Au delà de sa qualité intrinsèque, il y objectivement 3 ou 4 raisons de voir l'équipée sauvage:
- c'est quand même de ce film que les Beatles tiennent leur nom, d'après la tirade de Chino (Lee Marvin) quand il retrouve pour la première fois Johnny.
- De manière plus anecdotique, c'est aussi de ce film que le groupe Black Rebel Motorcycle Club tire également son nom (la référence est plus directe et évidente)
- parce que Marlon est beau comme un dieu (même si toujours animé par une voix un poil fluette pour le physique, mais ce n'est qu'un avis) et Lee est inénarrable en chef de gang ivrogne (un classique).
- enfin, parce que l'antagonisme entre la "horde" et le village est plus riche que ce qu'on pourrait redouter. Le policier du coin, père de la belle fugacement éprise de Johnny, est plus philosophe que ce à quoi on pourrait s'attendre. Sans doute sous le coup du surnombre des motards, il soupèse finement la part de responsabilité de chacun, y compris ses ouailles, pour lesquels il relève bien des défauts antérieurs à l'arrivée du gang. De même, l'envie viscérale "d'ailleurs" de Kathie souligne parfaitement le côté aliénant de la petite province bien pensante.
Un film moins manichéen que prévu, où le meilleur de la réalisation des fifties (les premières secondes et ce plan d'une route dans laquelle s'engouffrent la horde de moto, venant de l'horizon) côtoie le pire (quelques secondes après, l'incrustation horrible en premier plan des trois premiers motards devant l'image du reste de la bande fluctuante et tremblante).
Ces réserves faites, vous pouvez enfourcher votre vieille bécane et tourner la poignée dans le coin.
Un petit peu de l'histoire du cinéma (une des affiches les plus iconiques du 20eme siècle), un peu de l'histoire de la musique (les Fab Four, donc), ça suffit pour avoir envie de se déniaiser, non ?
Vraaaaoouumm !!