Dark Command est un western mineur qui commence durant la veille de la guerre de sécession. La tension entre nordistes et sudistes est présente durant tout le film. Il met également, et surtout, en scène ceux qui n’étaient ni d’un bord, ni de l’autre et qui profitaient de la situation pour piller les états occupés à faire la guerre. Dark Command présente ainsi, de façon très romancée, une figure légendaire de hors la loi : Will Cantrell (William Quantrill). Un homme instruit qui bascula dans le banditisme. Il devint chef d’un groupe de tueurs et sema la terreur durant la guerre de sécession. Le massacre de Lawrence qui conclut le film est l’une des pires tueries de civils qu’il a menée. La vision qui en est donnée ici est très édulcorée.
Dard Command est sorti en 1940, un an après le succès de Stagecoach qui a révélé John Wayne au public. Il joue donc dans ce film encore auréolé de son succès tout frais. Il incarne un shérif, Bob Seton, parfait héros américain : l’homme droit, incorruptible, courageux qui vient à bout des méchants ! Il retrouve sa partenaire Claire Trevor dans le rôle de Mary, une jeune fille bourgeoise au caractère bien trempé. Elle campe son rôle de manière convaincante et naturelle.
L’intrigue du film se concentre surtout sur une relation amoureuse triangulaire fictive entre Will Cantrell, Bob Seton illettré mais honnête et intelligent et Mary. Cette intrigue est malheureusement de peu d’intérêt et les personnages sont très caricaturaux.
Les personnages secondaires comme souvent dans les westerns sont bons : Doc et la mère de Will, une femme forte prête à tirer à la carabine sur son vaurien de fils !
L’humour est présent en particulier à l’ouverture du film où nous découvrons le personnage de Doc, dentiste, à qui son assistant, Bob Seton, fournit du travail en décochant des coups de poings à droite et à gauche. Ou encore les trois (!) demandes en mariage que Bob fait à Mary. La première étant complètement pataude, maladroite et ratée, la deuxième bien mieux située et la troisième pathétique !
Il y a également quelques bonnes scènes d’action dont le plongeon dans l’eau du chariot tiré par deux chevaux depuis une falaise pour échapper à des poursuivants.
Si on arrive à dépasser la présence de la romance on pourra trouver de l’intérêt à ce western moins connu de Raoul Wash.