George Lucas était semble-t-il très attaché à ce projet d'adaptation des Tuskagee Airmen, un escadron composé exclusivement de pilotes afro-américains, qui servit pendant la Seconde Guerre Mondiale. Après plus de 20 ans d'errement sur le sujet, il finira par le produire (et réaliser lui-même les reshoots !), pour ce qui sera le dernier film de Lucasfilm Ltd avant leur rachat par Disney en 2012.
Mais alors, que vaut "Red Tails" ? Et bien c'est le genre de film qui aligne à la fois qualités et défauts... Question défauts, c'est la maladresse de l'ensemble qui ressort en premier lieu. Un scénario très primaire qui dessert presque son propos (courageux pilotes noirs contre d'infâmes blancs racistes). Des CGI très hétérogènes, entre du convenable et du criard, qui ont du mal à nous impliquer dans l'action. Des ellipses brutales. Et des choix de mise en scène pour le moins étrange (ce générique de début qui défile et masque une bataille aérienne en cours !).
Mais "Red Tails" a le mérite d'être très généreux en spectacle. On verra nos héros très souvent à l’œuvre dans les cieux, pour des séquences qui n'ennuient jamais, et qui mettent le paquet. Certes, on est très loin entre termes d'immersion et de montage sonore d'un "Dunkirk". On est plus proche de combats numériques décomplexés façon prélogie Star Wars. Toutefois, c'est suffisamment bien mené pour retenir son spectateur.
Enfin, le film se veut sincère dans son approche. Malgré des entorses historiques (qui peut gober que l'un des pilotes filme ses exploits ?), on sent que George Lucas a voulu rendre un vibrant hommage à ces pilotes rarement présents dans les médias sur la Seconde Guerre Mondiale, saluant leur courage et la discrimination qu'ils ont subi. Il s'appuie en outre sur des acteurs qui font le job (dont un Michael B Jordan encore inconnu et gringalet !).
"Red Tails" est donc un spectacle inégal, dont il ne faut pas attendre des miracles, mais qui divertira son spectateur.