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Après trois années d’absence pour cause de démêlés d’ordre judiciaire, James Bond est de retour sur le grand écran pour une dixième aventure. A des inégaux Vivre et laisser mourir et L’Homme au pistolet d’or succède ainsi l’estimé L’Espion qui m’aimait.
L’URSS, et l’arme nucléaire. Après quelques détours exotiques dans les précédents films, les vieux démons de la Guerre Froide refont surface suite à la mystérieuse disparition de sous-marins nucléaires. De quoi mettre le feu aux poudres, mais cette fois, les anglais ne vont pas agir seuls. C’est en unissant leurs forces avec les services secrets soviétiques qu’il vont tenter d’élucider ce mystère et empêcher que la situation ne tourne à la catastrophe. D’un côté, l’éternel James Bond, et de l’autre, l’agent Anya Amasova. Chacun est introduit à tour de rôle, chacun dans la même situation pour, directement, les associer par des points communs. Après Bond contre Scaramanga dans L’Homme au pistolet d’or, partirions-nous vers une nouvelle confrontation entre Bond et l’un de ses alter ego ? C’est bien ce qui se dessine dans L’Espion qui m’aimait, qui va offrir une relation intéressante entre l’agent britannique et l’agent russe, proposant un mélange amour/haine aussi amusant que judicieux, apportant à ce dixième film la substance qui manquait aux précédents.
C’est ce qui permet à la fois à Roger Moore d’enfin bien trouver ses marques, tout en équilibrant la présence de Bond avec celle d’un autre personnage. Il est vrai que les personnages secondaires, notamment féminins, sont souvent écrasés par l’aura du célèbre agent britannique, mais celui d’Anya Amasova offre enfin un personnage féminin fort à la saga, et l’une des meilleures James Bond girls. Bond travaille en équipe, toujours dans une tension sous-jacente due aux événements survenus au début du film, et on apprécie cette alliance qui fonctionne également grâce à l’alchimie liant les deux acteurs. L’Espion qui m’aimait est un opus qui en met plein les yeux, divertissant, avec de l’humour dans les bonnes proportions, une intrigue intéressante et de l’action de qualité.
On remarque que L’Espion qui m’aimait capitalise sur des éléments déjà vus dans la saga. On pense par exemple aux scènes dans le train qui évoquent Bons baisers de Russie, ainsi que l’épilogue de Vivre et laisser mourir. La présence des services secrets soviétiques et, notamment, d’Anya Amasova, rappellent aussi, bien sûr, le second film de la franchise. Enfin, c’est certainement avec On ne vit que deux fois que ce dixième volet partage le plus de points communs, suivant un scénario presque identique, avec un énorme tanker rappelant grandement le mystérieux vaisseau du précédent film, un Curd Jürgens sous les traits de Karl Stromberg, qui ne s’appelle pas Blofeld uniquement pour des raisons de droits, et, enfin, Lewis Gilbert, déjà réalisateur d’On ne vit que deux fois, aux commandes. Mais là où le précédent film générait une impression de répétition, L’Espion qui m’aimait provoque un vent de fraîcheur, avec ce spectacle généreux et bien construit.
Et que serait un bon James Bond sans un méchant à la hauteur ? Car L’Espion qui m’aimait, c’est aussi la première apparition à l’écran du légendaire Requin, cet immense sbire aux dents d’acier, quasiment invincible, ne prononçant aucun mot, mais qui s’avère omniprésent. James Bond trouve enfin des adversaires et une alliée à sa hauteur, dans un opus qui tire son épingle du jeu grâce à sa bonne gestion du rythme, de l’humour et de l’action, divertissant le spectateur sans jamais trop en faire. Un très bon épisode !
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Créée
le 28 sept. 2020
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