Ce documentaire relativement méconnu car assez peu diffusé de Kean Loach, voire donc un peu censuré, est sorti en 2013, quelques semaines après le décès de Thatcher, alors que l’Europe se débattait dans une crise économique et sociale tout en menant une dérégulation financière galopante. L’on découvre avec un singulier écho tenant aux luttes actuelles contre la réforme des retraites en France, ce film de luttes de classe, de l’Angleterre de 45, extrêmement appauvrie et dont le socle inégalitaire était rejeté par le peuple.
Constitué d’archives et ponctué de nombreux témoignages, souvent bouleversants, parfois drôles, Ken Loach détaille les différents combats collectifs qui ont suivi cette 2ème guerre mondiale, triomphante pour le pays mais pas pour la population ouvrière dont les conditions de vie et de travail déjà très difficiles entre deux guerres, devenaient intolérables.
Ces mouvements sociaux menés sous l’impulsion des travaillistes (ayant le plein pouvoir avec Attlee), après l’éviction de Churchill, furent d’une ampleur inédite puisque concernant la plupart des grands secteurs socio-économiques, pour l’essentiel, les logements sociaux, et le NHS (système d’assurance maladie et de santé publique qui fut davantage révolutionnaire que notre système français), mais aussi dans l’énergie, les transports publiques (british railway), le système postal, l’éducation, les mines, etc….
En 2ème partie, sans transition mais en contre point, Ken Loach, décrit la violente destruction à partir de la fin des années 70, de tous ces acquis, secteur par secteur, menée à la baguette capitaliste de Thatcher, que l’on voit déclamer à son arrivée au pouvoir, du St François d’Assise, tandis que le maitre mot (ainsi que le dit une infirmière dans le film) est l’individualisme.
Thatcher de dire elle-même, ma plus grande réussite c’est Tony Blair, 1er ministre travailliste de 1997 à 2007, dont on sait qu’il a poursuivi la politique de la ‘méchante sorcière’...