Vous connaissez ces films qui ont des récompenses, qui sont plutôt appréciés sur SensCritique et dont vous pensez être totalement passé à côté ?
Tant mieux parce qu'ici on ne parlera pas de ça. En effet, je ne pense pas être passé à côté du film, je pense que le film est passé à côté de moi, je pense que le scénariste est passé à côté de son ordi et que le réalisateur est passé à côté de sa caméra de temps en temps pour voir si ça se passait bien...
Mais, trêve de galéjades !
Parlons de ce film, ou de ce non-film comme vous voulez.
Essayons de trouver des qualités dans ce film, il doit bien en avoir puisqu'il a remporté quatre Césars (clin d'œil-clin d'œil).
Commençons par le scénario, c'est une histoire d'amour et de pièce de théâtre qui se déroule dans un quartier sensible, à priori ça peut être pas mal il faut voir comment ça évolue...
Ah bah, problème, ça n'évolue pas de tout le film, les personnages restent des pokémons basiques. Bordel arrêtez d'appuyer sur B il allait évoluer là !
Non sincèrement le scénario avance à très petits pas, c'est à se demander s'il n'est pas bloqué par toutes ces foutues grèves, ou peut-être que c'est une métaphore de la grève nationale car tout le monde semble aux abonnés absents.
La réalisation est... Comment dire sans être méchant... Euh bah elle est présente déjà, elle fait acte de présence disons. Apparemment Kechiche aime les gros plans, il en fout partout on se demande bien pourquoi, peut-être pour renforcer le côté réaliste de son film, que sais-je. Et c'est tellement gris, c'est vraiment sponsorisé par le 9.3, que de tours de béton moches à perte de vue, mais là encore c'est sûrement un choix artistique qui m'a échappé.
Les acteurs ont été choisis le matin même du premier tournage, ils ont pris des ados qui traînaient dans le métro, leur ont dit de s'exprimer le plus mal possible, de ponctuer toutes leurs phrases par un "wesh", "t'as vu", "wallah", ou autres mots que l'on trouve dans le jargon de banlieue, et c'est ainsi que l'on a droit des dialogues horribles. Je veux bien que lorsqu'on est jeunes et vivant en cité on parle mal, mais faut pas abuser, c'est du stéréotype poussé à l'extrême, pas une phrase sans registre familier et le pompon pour la petite blonde qui jure sur le Coran, j'ai bien ri à ce moment.
Bref, non il n'y a pas de grandes interprétations à surjouer un gosse de banlieue, c'est juste cliché.
Alors: réalisation, scénario, acteurs et dialogues c'est fait, reste quoi ?
On peut parler du sous texte, du message que Kechiche veut transmettre...
Apparemment, quand on est amoureux c'est difficile d'avouer ses sentiments, d'autant plus quand on vient de cité car il faut toujours montrer ses côtés forts, pas de faiblesse. Merci pour le scoop hein, c'est sympa gros t'as vu. Oh merde je rechute.
Ce qui est fou c'est qu'au final il ne s'est absolument rien passé dans le film, les personnages n'ont pas du tout évolués tout comme leurs relations, il y'a bien eu des tentatives de dialogues ou de baisers à l'arraché mais ça se conclut de manière totalement vaine.
J'ai vraiment eu l'impression de perdre mon temps devant ce film, comme devant un épisode de Plus belle la vie, même s'il me semble qu'il se passe plus de chose en vingt minutes au Mistral qu'en deux heures ici.
J'ai tenté le coup, je ne savais pas à quoi m'attendre car je n'ai vu aucun autre film de ce réalisateur. J'aimerai qu'on m'explique en quoi ce film mérite des louanges, comment je peux me tromper à ce point ou tout simplement ce qu'il a de bon.
Je ne suis pas pressé de voir un autre film de Kechiche, disons que je suis aussi pressé que de manger un kebab avec un gros mollard dedans.