L'Été de Giacomo par Teklow13
Le film repose sur peu de choses, des moments captés d'un été entre Giacomo, ado un peu sourd, et sa meilleure amie Stefania. Le réalisateur filme en plans séquences leurs promenades dans la forêt, une fête foraine, un après-midi à écouter de la musique et à jouer de la batterie,... Des petits riens. Le film, extatique, parvient à saisir avec grâce les petits trucs de l'adolescence, les petits joies, les mystères, les secrets. Associe la puérilité de certains jeux régressifs, comme se balancer du sable dans la gueule, à des moments gorgés de mélancolie sourde.
Et puis c'est une ouverture au monde, aux sensations. La traversée d'une forêt devient un parcours à travers la jungle, où l'on marche dans la boue, contourne la végétation, recherche des passages, se perd. Avant de déboucher sur un lieu paradisiaque, un peu irréel et mythologique.
Le cinéaste associe le bruit au chuchotement, le mouvement à l'attente. Capte la sensualité des corps qui se frôlent, s'évitent, se bousculent.
Comme ça ça ne paraît pas totalement original, le film est quelque part entre Weerasethakul (Blissfully Yours), Téchiné (les Roseaux sauvages), Rozier, et Van Sant, mais il a son petit truc à lui.
J'ai cependant des réserves sur la dernière séquence, son utilité et son traitement. J'aurais aimé voir le film s'achever sur la scène du vélo.
Malgré ça j'ai trouvé ça très très beau, plein de charme et ça me parle beaucoup.