Ce film est un peu inabouti et c'est bien dommage car franchement il y avait matière à en faire un film culte.
Un rôle principal effacé par la prestation d'un rôle secondaire
Tout bonnement excellent en simplet, DiCaprio a été adulé pour son rôle dans Gilbert Grape et bien franchement il n'arrive pas à la cheville de Villeret impeccable dans toutes les scènes. Lafont superbe en potiche au grand cœur que l'on s'échange contre un lapin et ne rêve que de mariage et d'enfants, Bacri paraît bien fade mais s'en sort très bien puisque bloqué dans son jeu habituel de râleur vulgaire taillé manifestement pour lui.
Scénario mitterrandien
Un truc bien franchouillard qui méritait un meilleur traitement du scénario et des enchaînements de scènes un peu mieux agencés (apparemment la météo n'a pas joué en faveur du réalisateur). Outre l'insistance de plan devant un graffiti anti Le Pen, les cas sociaux sont quasi exclusivement français ou du moins à peau blanche, passant leur temps à boire de la bière sponsor du film. Pour avoir vécu dans des cités de 1974 à 1981 puis de 2019 à 2022 dans plusieurs villes de France, je peux affirmer sans honte que cette vision balsacienne est fausse mais également que les emmerdeurs (ou la la gros mot) qui gâchent la vie de ceux qui bossent pour les faire vivre à en faire le moins possible sont les mêmes quelles que soient la nationalité et la couleur de peau. Pourquoi ne pas le montrer ?
Un titre, un scénario, les gens de notre quotidien
Que ce soit dans cette cité ou par la suite dans ce village de 2000 habitants, les opportunistes sont caricaturés, les idiots, la foule imbécile, les nantis de la commune menés par le propriétaire du garage, sponsor du film également, tous mâles affamés des fesses de la trop belle et gentille potiche qui est donc forcément une pute. Un curé blasé qui court la campagne déserte campé par Chabrol entouré des vieilles bigotes qui chantent faux viennent achever le tableau moqueur, les dialogues teintés de vulgarité passagère en sus. La chaleur constante pèse sur les personnes et donne le ton de ce film inspiré d'un livre au titre manifestement bien trouvé.
La fin, sur fond de fuite, sonne plutôt comme une révolution, le trio pétardant la maison vendue contre quelques francs et une auto qui permettra de tailler la route.