Ce n'est pas l'intrigue policière et la présomption de meurtre qui pèse sur le personnage de Philippe Noiret, aventurier désargenté de retour d'Egypte, qui constituent l'intérêt majeur du film. L'aspect criminel ne sert guère qu'à baliser le récit de Granier-Deferre.
Comme souvent chez Simenon, le caractère des personnages est construit à partir de quelques éléments psychologiques assez simples mais très efficaces. Une amitié discrète nait entre Edouard Binet et madame Baron qui dirige maternellement la paisible pension de famille où Binet s'est installé, comme pour y repasser ses souvenirs. Ses anecdotes exotiques introduisent dans la maison et dans l'esprit de la logeuse de la fantaisie et de la rêverie.
La mise en scène de Granier-Deferre est simple et s'attache principalement à opposer l'Egypte radieuse, entrevue par flashback, à la grisaille d'une petite ville belge. Pourtant, même loin de l'Orient, les personnages y sont pittoresques et attachants.