Première adaptation d'un roman de Stanisław Lem, L'Étoile Du Silence est une coproduction germano-polonaise, datant de 1960. On est loin de la méticulosité dont a fait preuve Tarkovsky dix ans plus tard, et c'est donc une SF rétro qui tente d'être intelligente en débitant des dialogues scientifiques. Visuellement, les décors sont en carton-pâte, les gros boutons et voyants lumineux pullulent sur les postes de commande, et les écrans montrent des diagrammes abstraits. Malgré le charme des couleurs rétro, les combinaisons sont sacrément kitsch, et le film fait 10 ans de plus qu'il n'en a réellement. Il prend également sont temps, avec 30min de préparation de la mission vers Venus, puis 20 autres minutes de vie morne en gris et rouge dans le vaisseau. La mise en scène est plutôt couarde, mais propose quelques bons effets spéciaux (décollage, matte paintings lunaires, apesanteur). Le scénario préfère, toutefois, se perdre en parlotte pseudo-scientifique, ce qui lui donne un rythme bien plat. On note tout de même l'équipage poly-ethnique, et les allusions politiques constantes au drame d'Hiroshima. Si le cosmicisme de l'intrigue est maladroitement exploité, l'exploration des paysages vénusiens se pare d'une belle atmosphère aliénante, en plus de bruitages électroniques rappelant la bande-son de Planète Interdite.