Avec un pitch malin et David Fincher aux commandes, ‘The Curious Case of Benjamin Button’ est un film réussi, mais l’ensemble manque un peu de folie.
En fait, le spectateur comprend bien vite que l’œuvre repose, comme le titre l’indique, sur une curieuse histoire plus que sur un concept renversant. Il est certes amusant de suivre le décalage entre l’âge de Benjamin et son apparence physique tout au long du récit, mais sa vie n’est pas bien différente de celle d’un être humain ordinaire. Le réalisateur l’a d’ailleurs très bien compris, puisqu’il a eu la bonne idée de faire intervenir un narrateur qui donne une dimension extérieure au récit.
Du coup, le film s’articule plus comme une ode à la vie pleine de douceur. Les premières fois, les amours, les accidents, les remords, l’œuvre est touchante, mais elle reste parfois un peu superficielle. En particulier, Benjamin ne semble jamais vraiment souffrir de son état, et ses aventures en jeune homme sont éclipsées en fin de récit, alors qu’il aurait pu s’agir du point d’orgue du récit. Heureusement, on retiendra quelques bonnes idées comme les premiers pas de Benjamin en vieillard miraculé, ou son idylle tant attendue avec Daisy.
Pour autant, on retrouve cet aspect superficiel du traitement de l’histoire dans la réalisation. Le film a certes remporté un Oscar pour ses excellents maquillages, il n’empêche que le procédé finit par fatiguer, et on en vient à regretter que Brad Pitt ne joue pas plus longtemps à visage découvert.
Au moins, le récit est bien mené, la mise en scène impeccable, et l’histoire entraînante. On s’interrogera par contre sur l’intérêt de la séquence d’ouverture et sur les anecdotes du personnage qui a été frappée par la foudre, puisqu’il s’agit d’éléments scénaristiques qui annoncent une chute, chute qui n’arrive jamais.
Une curieuse histoire, mais sans plus.