Curieux de voir ce que le Studio LAIKA allait livrer après Coraline, je me précipite dans les salles obscures pour découvrir un savant bijou de fable macabre un rien rétro.
Ancré dans une Amérique intemporelle ( seul un téléphone portable vient donner une indication d'époque... ) le récit s'articule autour d'une malédiction séculaire que doit affronter un petit garçon qui peut parler aux morts. L'ensemble fleure le déjà-vu ( on pense à The Frighteners, The Goonies, entre autres... ) mais veille à bien touiller la popote de son melting-pot, et verse un produit enlevé, rythmé, un rien irrévérencieux et poétique.
En outre, il réussit partout où Super 8 se plantait lamentablement.
Seule légère ombre au tableau : les fantômes semblent disparaitre du récit à mi course. Ils s'étalent sur toute la ville au début, mais une fois que le génial John Goodman s'en va, on n'en voit quasiment plus. Je m'attendais au moins à ce qu'ils viennent en aide au héros de temps à autres, mais non.
Mais que tout ceci ne me gâche pas le plaisir : la morale, pour un film de genre est extrêmement originale et bien menée...
Au début du film, Norman regarde un film d'horreur, où un Zombie mange la cervelle d'une innocente victime, haute en décibels. Sa mamie intervient : "Tout ceci aurait pu être évité s'ils s'asseyaient pour parler..."
Le spectateur s'esclaffe, non mais qu'est-ce qu'elle y connait en film-de-zombies cette vieille ?
Et pourtant... et pourtant... Tout habitué qu'on est à voir des fantômes passer dans l'au-delà lorsqu'ils sont apaisés, on est obligé d'admettre que c'est bien en parlant à la petite Prenderghast que Norman a triomphé du mal. Mamie avait raison depuis le début !
Tout le long du film en fait, on se rend compte que sans communication, les gens s'emportent, peuvent devenir violents et perdent tout sens commun. Cette ode au dialogue et à la découverte des autres devrait être incluse dans tous les programmes scolaires, et le monde irait tout de suite mieux.