A l'image de son actrice principale.
Premier giallo de Sergio Martino et second film de fiction seulement, ce film donne pourtant l'impression d'être fait par un spécialiste du genre tellement il me semble maîtrisé. Les scénaristes réussissent déjà une synthèse parfaite entre le giallo "serial killer" à la Dario Argento et le giallo "machination" à la Umberto Lenzi. La progression permet progressivement de découvrir cette madame Wardh, femme troublée par une torride et glauque relation passée avant de distiller les différents rebondissements (plus tordu sans sombrer dans l'incohérence, tu meurs!).
Le film fonctionne aussi grâce à ses acteurs : tout d'abord Edwige Fenech qui prouve qu'elle n'était pas juste une bombe sexuelle mais aussi une vraie actrice capable de jouer le trouble, la peur, la fragilité, ... à la perfection avant de juste rester inexpressive dans des comédies faciles, mais aussi les différents mâles qui tournent autour d'elle (Ivan Rassimov juste parfait, Alberto De Mendoza, George Hilton) aux charismes troubles et aux personnages ambigus jusqu'au bout qui sont réussis.
Il faut aussi noter toute la photogénie de Vienne et de l'Espagne dans les zones touristiques sans sombrer dans le Cartepostalisme, la musique passionnée ou angoissante de Nora Orlandi (d'ailleurs un thème est repris dans Kill Bill) qui se mixe parfaitement à l'action du film, les différentes scènes de suspens (meurtres, cauchemars ou attentats contre Edwige) ultra efficaces (d'ailleurs Martino accusera avec raison Argento d'avoir plagié une de ses scènes).
Enfin justement parlons de la réalisation : je ne peux croire que cela a été fait par un homme qui a fait seulement 2 films tellement c'est maîtrisé (enfin quoi que l'Oiseau au plumage de cristal ait été fait par un novice). Je n'arrive guère à lui trouver des défauts, puisque les rebondissements tordus et peu probables sont des constantes des gialli. Enfin je reste quand même choqué à l'idée que l'on puisse vouloir tuer qqun avec le physique d'Edwige Fenech au lieu de faire d'autres choses, mais je n'ai pas envie de m'étendre là-dessus au public.
Pour moi l'un des meilleurs gialli jamais faits.