Construit à l'image de l'étrangleur, le film se décompose en deux parties distinctes. La première rythmée par des crimes incessants, dégoûtants, qui révèlent un véritable psychopathe sans aucune pitié, en s'attaquant même aux femmes âgées.
Mais cette folie meurtrière est finalement lassante, 1,2,3 hop 8 crimes, mais le scénario se fait vite répétitif sombrant quasiment dans le navet. Et c'est là que le coup de génie de Fleischer agit.

Aussitôt l'assassin démasqué, le film devient aussitôt plus intéressant, et vraiment prenant. Se focalisant maintenant uniquement sur le personnage du meurtrier, le décortiquant, la seconde partie vaut à elle seule le détour. Elle révèle un Fonda (une fois de plus, je le reconnais) époustouflant en homme sage, réfléchi, sensible et un Curtis à deux visages, tourmenté, souffrant, faible tout aussi superbe. L'interrogatoire s'étale sur plusieurs jours, ne laissant pas de répit aux deux personnages. On assiste à un face à face captivant entre un homme posé qui analyse avec recul et calme et même beaucoup de compassion cet homme rongé par une culpabilité que pourtant il refoule.

Fleischer réussit donc un coup de maître, en cassant le rythme instauré et en amenant finalement le spectateur a, lors de la première partie, éprouver des sentiments de dédain envers l'étrangleur et à la deuxième de la compassion, de l'apitoiement. De plus, s'il use un peu trop des effets de plan (désolée je ne connais pas les termes techniques), il parvient à fabriquer une atmosphère très noire, et se constitue un style unique. Outre les plans, Fleischer témoigne d'un talent certain pour les scènes d'intrigue, notamment la scène de l'ascenseur, tout à fait remarquable.

Et pour la fin, Fleischer, surprend son spectateur par une scène finale touchante, renversante, en parfait contraste avec le début du film, qui une fois de plus rend perplexe, invitant son public à changer son avis. C'est dommage qu'il ait cru bon d'apposer une morale bidon dans les dernières minutes. En dehors de ce reproche, c'est une très bonne surprise.
mistigri
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le 17 nov. 2010

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mistigri

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