Moins présente à l'écran depuis quelques années, faute de désir de sa part, Emmanuelle Béart est "de retour" avec L'étreinte, qui a été précédé de Merveilles à Montfermeil. Pas de chance, ce ne sont pas de très bons films même si dans le premier long-métrage de Ludovic Bergery elle est tout à fait remarquable en quinquagénaire veuve et accablée, qui a du mal à redonner un sens à sa vie. Malgré sa performance, L'étreinte peine à nous passionner pour les états d'âme assez vagues de cette femme et surtout pour son comportement erratique. Sa connexion avec une bande de jeunes, avec lesquels elle partage des cours à l'université, semble parfaitement artificiel et, de toutes manières, le film ne s'intéresse guère à d'autres personnages qu'à celui de son héroïne. Ce film sur le deuil et la résilience manque un peu de tout dans une linéarité jamais rehaussée par une mise en scène désespérément plate. Il y a bien une poignée de scènes abouties mais l'ensemble aurait pu être tourné dans les années 70, sans que cela fasse une différence. Pour en revenir à Emmanuelle Béart, il est assez facile de comprendre pourquoi elle a accepté le rôle, qui sollicite d'elle un investissement corps et âme, sans se préserver aucunement. Une constante chez l'actrice, cette générosité de jeu, qui devrait lui valoir des louanges méritées. Dommage que cela soit au service d'un film autant dénué d'intensité et même d'émotion.