Premier plan, magnifique, le visage de Marie, très pur, très beau, remplit d'émotion, malgré sa physionomie de marbre. Elle, vierge et pourtant en ceinte, et Joseph, déçu, qui la regarde une dernière fois avant de partir. Elle, elle le regarde, impuissante, dans le doute. Sans dialogue, dans l'intimité, tout est dit.
Voici le début de l'Évangile selon Saint Mathieu, il a tout d'un grand film, la puissance émotionnelle, des acteurs encrés dans leur personnage, une atmosphère réaliste et poétique.
Et pourtant au début je doutais:"Qu'est ce donc, que cette musique qui s'arrête brutalement, cette caméra qui se trompe de côté, cette façon de filmer, caméra à l'épaule, l'épaule d'un malade de Parkinson". Et pourtant, peu à peu, cela semble naturel, procure cette sensation même. Il n'y a pas de plan séquence (ou des légers, peut-être), mais l'enchainement des plans se fait de manière naturelle et, bien que les plans ne soient pas calculés au centimètre près (ou, devrais-je dire "du fait que"), la caméra est comme un œil, imprécis dans sa manière de bouger, mais précis dans sa manière de voir..
Il y a quelque chose qui me fait penser à "La maman et la putain". Ce quelque chose, c'est la façon dont un réalisateur arrive à créer un personnage à part entière, d'une manière tellement puissante que l'on imagine qu'il existe réellement et, surtout, de manière si prodigieuse que l'on a envie qu'il existe on est attaché à lui et dès la fin du film il fait partie de nous.
La première fois que l'on voit Jésus, c'est quand il est bébé et qu'on le soulève, tel Simba, à bout de bras pour le montrer au peuple. Classique, beau. La seconde, beaucoup plus puissante, se passe lorsqu'il doit avoir 7 ans (je suis très mauvais pour évaluer les âges, ne me lapidez pas tout de suite). L'enfant qui joue et qui va rejoindre son père, qui est bras devant près à le porter. Si bien réalisé, si bien orchestré et joué, ce plan est d'une grande beauté. Enfin, l'on voit Jésus adulte et là, rien qu'au premier plan on est subjugué. Jamais on aura fait un Jésus si réaliste et pourtant si éloigné de l'image familière (et quasi universelle ... parole d'occidental) dont on se fait de lui. On est subjugué devant un tel charisme, cette façon d'être. Cela est bien évidemment du, en grande partie, à la réalisation. La façon de le présenter, les premiers mots (jusqu'au dernier, d'ailleurs), la personne avec qui il dialogue et qui est lui aussi aux anges (jeu de mot, HaHa ! ...), les plans utilisés.
Plus on avance dans le film et plus on regarde Jésus comme un messie , on s'attache de plus en plus à lui et c'est cela qui est important et qui a été très bien effectué. Jusqu'à la fin (qui arrive très vite. Un moment j'en étais à 40 minutes du film alors que je pensais en avoir regardé moitié moins) terrible, beau, profond, inoubliable.
La bande son est très belle, mais on s'en doutait un peu, car dès le début il est écrit: "Musique utilisé: Beethoven, Mozart, etc ...". Mais la bande son n'est pas que le fait de prendre de la jolie musique, c'est la façon dont on l'associé aux images, au contexte. Et là, c'est très bien fait (je ne saurais précisément dire pourquoi. Enfin il me faudrait réfléchir, c'est fatiguant).
Quelques plans vraiment magnifique: Jésus qui marche sur l'eau, Jésus à 7 ans (ou 6, ou 8 ... :hap: ), Jésus qui explique, au début, avec plusieurs gros plans sur lui, le premier plan de Jésus (adulte, j'entends), le premier plan de Marie (et l'ange aussi), Jésus crucifié. Peut-être d'autres (sans doute), mais voilà ceux qui me viennent à l'esprit.
Des citations bibliques, des paroles de Jésus. Tout cela était très "casse gueule" et c'est pourtant réussis, à la perfection.
Bref, s'était pas trop mal.
...
Non, réellement, c'est un chef d'œuvre à voir A.B.S.O.L.U.M.E.N.T.
Karutso
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le 8 févr. 2012

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