Seize the day, tel est le fil conducteur de la carrière de Robin Williams. A peine 1 an après le grandiose Cercle des poètes disparus de Peter Weir, c'est dans la peau de l'anti-Professeur Keating que nous revient notre talentueux comédien. Devenu médecin, chercheur biologiste émérite, l'acteur incarne ici un homme brillant, solitaire, qui peine à profiter des joies de la vie. Traitant des malades atteints d'encéphalite léthargique, le Dr Malcolm Sawyer va tout faire pour trouver un remède. A la suite d'une phase d'observation et de recherche, notre héros propose à la mère d'un patient que son fils devienne cobaye d'un médicament. Après quelques tâtonnements dans le dosage médicamenteux, le patient, Leonard Lowe, récupère sa liberté de mouvements. Au contact de la personnalité lumineuse de Leonard, notre timide protagoniste prendra peu à peu conscience de l'urgence à profiter de la vie.
Ode à la vie et au combat d'un homme, L'éveil est un film inspiré d'une histoire vraie profondément émouvant. Démuni de toute sobriété et subtilité, le film fait assurément preuve de grandiloquence et d'un fort pathos. Cependant, le choix esthétique est assumé et réalisé avec goût. La prestation physique de Robert de Niro en Léonard, malade sorti d'une léthargie de 30 ans, est incroyable. L'acteur connu généralement pour faire preuve de rigidité physique dans ses rôles de mafieux déploie ici beaucoup d'énergie pour donner force et crédibilité à son personnage. Les tremblements, grimaces, spasmes et tics nerveux sont parfaitement maîtrisés. On reprochera toutefois au scénario le manque de cohérence concernant l'âge mental du personnage. En effet, théoriquement Léonard tombe en léthargie très jeune (vers ses 13-14 ans) or une fois réveillé il semble adopter dans de nombreuses scènes le langage et la mentalité d'un adulte. Bien évidemment, comme bon nombre de films dans lesquels joue Robin Williams, L'Eveil est une leçon de vie. Il en a donc tous les travers et toutes les forces. Beaucoup considéreront le film trop moralisateur et mielleux. Malgré le classicisme de la réalisation, la majorité pourtant sera émue par l'histoire qui nous est ici contée. Dans tous les cas, L'Eveil donne le sourire et ça c'est incontestablement une qualité rare pour un film.