Adapté des mémoires de Oliver Sacks « L’éveil (Awakenings) », ce film réalisé par Penny Marshall fait partie de ceux qui vont au-delà du cinéma.
Une histoire profondément touchante, portée par la performance de deux monuments du cinéma, Robin Williams & Robert De Niro.
« L’éveil » raconte un épisode de la vie du Dr Malcolm Sayer (Robin Williams), chercheur en neurologie, qui obtient (malgré lui) un poste de neurologue dans un hôpital psychiatrique. Une première expérience avec de vrais patients qui va bouleverser la vie de notre neurologue, qui sera aussi confronté à des collaborateurs perplexes qu’il devra convaincre afin de faire avancer la médecine face à des cas quelques peu étranges. En effet, plusieurs patients sont atteints d’une maladie, leur ôtant tout signe de conscience propre et les laissant dans un état presque végétatif depuis des années, voire des décennies. C’est le cas de Leonard Low (Robert De Niro), qui va être le premier test d’un traitement, que le Dr Sayer pense être la solution ultime.
La problématique qui s’en suit, nous plonge dans une dimension humaine. D'un côté le Dr Sayer, dont les convictions sont mises à l’écart par les médecins. Ce dernier parvient tout de même à les convaincre suite à plusieurs tests.
S’en suit « L’éveil » du patient, qui reprend conscience et commence petit à petit à découvrir la vie.
La beauté de ce récit réside dans le fait que deux réalités, dans lesquelles nous pouvons nous identifier, sont mises en opposition. D’un côté, nous avons des humains pris dans la « spirale » de la société, oubliant le goût de la vie face aux stress du quotidien et la place qu’occupe le travail. D’un autre côté, nous avons un homme, qui a perdu 30 ans de sa vie, retrouvant sa conscience et sa mobilité petit à petit, et dont la seule chose qui lui importe, est de vivre pleinement toutes les petites choses, qui nous paraissent futiles, mais qui ont une importance cruciale pour notre quotidien et notre bien-être, tels que se promener, manger, la chaleur humaine, etc. Et tout cela, dans la liberté absolue. Car en effet, il reste un patient de l’hôpital, donc toujours sous surveillance. C’est avant tout, cette quête de la liberté qui est un élément clé dans ce récit.
Le paradoxe ici est le point le plus important, qui va faire réfléchir bon nombre d’entre nous. Quelle différence entre ce Leonard, qui revient à la « vie » mais qui ne peut profiter de celle-ci car étant « prisonnier » à l’hôpital, et le Dr Sayer, qui vit une vie solitaire, sans prendre conscience de ces subtilités, obnubilé par son travail ?
L’amour, sous plusieurs formes, à une place importante dans le film. Le sentiment amical, avec la relation entre nos deux protagonistes, et le sentiment amoureux, nous démontrant que l’amour, est l’essence même de la vie.
Cette conception est magnifiée par une scène émouvante entre Leonard et Paula, durant laquelle les symptômes de Leonard, cessent le temps d’une dernière valse.
C’est la leçon de vie que donne Leonard à Dr Sayer et à travers lui, aux spectateurs.
« L’éveil » temporaire de Leonard, éveille la vie dans le cœur du Dr Sayer.