Autant le dire directement, cette suite du film de Sammo Hung dont je parlais cinq critiques plus bas est une vraie perle. Une nouvelle fois, le film nous invite à explorer le folklore intriguant de la Chine mystique, et pour peu qu'on accepte l'invitation, alors ce n'est plus une simple illustration mais un véritable charme qui nous est balancé, Ricky Lau et Sammo orchestrant dans cette continuité et néanmoins nouveau film à part entière, un véritable ballet chorégraphique aux légères teintes poétiques.
Encore une fois... pfff.. dois-je vraiment le préciser.. le soucis esthétique est absolument superbe, et l'ensemble jaillit dans une oeuvre picturale rarement égalée pour le genre. Artistiquement, on est au sommet à tous les niveaux. Les teintes jonglant du bleu glacial à l'ambré réconfortant comme une cheminée crépitante, dans une atmosphère saisissante construite et peinte de main de maître. Le récit horrifico-loufoque délaissant cette fois un peu de son explosivité euphorique pour arborer une parure légèrement tragique et finement menée, où maquillages superbes font la rencontre inopinée de faciès défigurés, ce nouvel opus apportant son lot de nouvelles idées juste excellentes. Du singe sorti de nul part conférant au possédé ses pouvoirs gesticulant, ce dernier se trouvant soudainement pris d'une agilité d'exception, à l'armée de momies en passant par le couple de zombies cramoisis et putréfiés guidés par un sombre marionnettiste et grouillants de cafards, des attaques de fantômes vampires aux échanges de corps et de voix hilarants ou encore les joutes de kung fu télépathiques à plusieurs centaines de mètres de distance, le film regorge de petits bijoux d'inventivité qu'aucune personne de bon goût ne saurait rejeter (nan nan).
Et bien entendu, l'ensemble mené par un Sammo fidèle à lui même, c'est à dire grassouillet, grimaçant et agile comme un furet offre un florilège de comique de situation et de danses martiales démentes explosant lors d'une scène finale fabuleuse où fantômes recouverts de serpents sinueux et momies hyperactives s'en prendront au cher héros rondouillard (et tellement génial, putain que j'aime ce type...), créant dans ces décors furieusement sublimes et ces quelques passes de tabasse une sorte d'opéra dopé à la nytro, se concluant par un duel dément de boules d'énergies jouissives entre maître vénéré et sorcier bleuté à la crête dorée dans des cadrages trépidants et successions de plans haletants.
Absolument superbe de bout en bout et tout aussi hilarant, cette comédie de poings, de mystique et de poésie est comme son prédécesseur, absolument recommandable, ne serait-ce que pour se faire ouvrir les portes d'une histoire fabuleuse par une des plus grandes figures du genre, figure ronde et bienveillante, la bouille d'un conteur né.