Après avoir massacré la saga Halloween, David Gordon Green revient de l'Enfer pour nous remettre une couche avec cette ouverture nécrosée et pestilentielle de ce qui s'annonce comme une nouvelle trilogie (oui, il y en aura trois...) faisant suite à L'Exorciste de Friedkin. Pourquoi tant de véhémence envers ce L'Exorciste - Dévotion ? Parce qu'il ne fait pas peur (à part sa nullité, qui est terrifiante, elle...), que le choix-même du père dès le début du film est incompréhensible (à part peut-être pour flatter un public américain pro-life ?), que les effets numériques pour enlaidir les gamines ont tout à envier au maquillage latex d'autrefois, que le festival de gros mots odieux (et très dérangeants dans la bouche d'une petite fille modèle) arrive très tard dans le film (et sont très prudes, des injures de Sainte-Nitouche... On n'est pas là pour ça), que les scènes-choc (on pense notamment à celle de l'Egise, présente sur l'affiche, tant mise en avant dans la bande-annonce) n'ont absolument aucune puissance en réalité dans le film (

elle arrive, on ne voit pas bien le sang qui la macule - pruderie oblige - le curé s'interrompt, elle répète "le corps et le sang", pas une injure, pas un geste obscène, rien...

La scène est déjà finie. Remboursez.)... Et surtout parce que ce Dévotion est d'une flemmardise monstrueuse. Il ne cesse de reproduire méthodiquement la recette du Halloween (2018) sans aucune envie ni idée, en faisant une resucée fade, pire, une parodie de film d'épouvante. Reprendre la musique cultissime, d'accord, mais la mettre à toutes les sauces (et dès que l'on s'ennuie, pour meubler : donc souvent), c'est non. Rappeler des vedettes de la saga originelle (Jamie Lee Curtis, pétant le feu, dans Halloween 2018), d'accord, mais rappeler

Ellen Burstyn pour cinq minutes de film et juste pour lui exploser la tête

, cela n'a aucun intérêt (ni sens). La scène d'exorcisme est d'une platitude affligeante, enchaîne tous les poncifs qu'on connaît par cœur (du petit vomi de couleur au curé qui se fait pervertir, à la tête qui tourne... Rien ne change, on regoûte à la même soupe), et le film se termine sans qu'on ait vraiment compris pourquoi le film fait

gagner le Démon (il a dicté ses règles, les Humains ont obéi, il embarque la gamine Angela - oui, "Angel"... c'est aussi fin qu'un bulldozer - fin. Et s'il est aussi puissant que ça, il aurait pu embarquer les deux... Ce n'est pas comme si c'était Pazuzu, il n'a pas à faire de cadeaux aux Humains

). Rien ne va dans cette purge qui puise tout sur L'Exorciste de Friedkin, sans rien y comprendre, et y applique bêtement la recette qui avait fonctionné assez bien pour le revival de Halloween en 2018, mais ne l'adapte pas au produit, la gonfle au centuple au point de nous gaver avec la musique célèbre, de nous mettre un caméo ridicule, de faire des scènes-chocs aussi fortes que de l'eau tiède, et de nous perdre dans la logique des choix faits par les personnages (et Démon) dans l'ouverture et la fin du film... On hurle de rire en voyant que le suivant s'appellera Deceiver (Arnaqueur), car pour nous, on l'a déjà sous les yeux.

Aude_L
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le 22 déc. 2023

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