Dans le cadre d'une expérience sur le comportement, une vingtaine de personnes sont enfermées dans une prison pour faire un jeu de rôles. Huit d'entre eux seront les gardiens et le reste des prisonniers, tous nommés par des chiffres, effaçant de fait toute personnalisation. Évidemment, l'expérience va tourner au vinaigre.
L'expérience est le premier film réalisé par Oliver Hirschbiegel, plus connu pour La chute, ou de sinistre mémoire pour Diana. Là, il s'inspire d'une histoire vraie s'étant déroulée aux Etats-Unis au début des années 1970, où un professeur voulait reproduire une situation carcérale par l’œil de plusieurs caméras. Mais ça fait penser aux prémices de ce qui sera La vague, réalisé près de dix ans plus tard, et que je trouvais plus abouti, tant sur le plan narratif que formel.
Parce que là, je ne suis pas très friand des effets, des filtres verts, de l'image qui passe soudain de la couleur au noir et blanc, comme si le réalisateur se voulait être le Danny Boyle allemand. D'où la lassitude qui prend devant cette histoire, au fond passionnante, et devant le jeu impliqué des comédiens, en particulier Moritz Bleibtreu, dit le prisonnier 77.
On sent que le film est comme une carte de visite pour Oliver Hirschbiegel de montrer ce dont il est capable avec un budget réduit, car les poncifs du film de prison là, du tabassage, de la violence, des alliances entre prisonniers, comme pour reproduire la société à l'échelle de ces quatre murs.
Disons que sans avoir vu La vague, le film se voit sans soucis, mais là, je trouve que c'est un orignal un peu trop boursouflé pour me convaincre entièrement.