L'Extravagant Voyage du jeune et prodigieux T.S. Spivet par Lune
Je suis allée voir ce film un peu par défaut - il passait à la bonne heure et ne durait pas trop longtemps - et sachant, ayant lu le livre sur lequel il se base, que je n'allais pas voir un navet. Néanmoins, je ne pensais pas non plus voir un chef-d'oeuvre, d'où mon absence d'enthousiasme à aller le voir, et je n'avais pas tort.
TS Spivet est un jeune garçon de 12 ans, il vit dans le Montana, où il est l'intello de sa famille. Il a une grande soeur et un petit frère qui est mort dans un accident dont TS se sent responsable. Petit frère que Jeunet transforme en jumeau, ce qui n'est pas très logique compte tenu du fait que les prénoms de TS sont Tecumseh comme son père (on transmet souvent le prénom à l'aîné), et Sansonnet car un sansonnet a été retrouvé mort dans la cuisine le jour de sa naissance (s'ils sont nés le même jour, pourquoi lui ?). Premier changement par rapport au livre, qui n'apporte absolument rien au récit, alors pourquoi ?
Quelques autres légers changements par rapport au livre, mais c'est normal, c'est une adaptation. Par exemple, un personnage qui est dans mon souvenir masculin devient une femme, pourquoi pas. Le professeur mentor disparaît également. Ce n'est pas un copié-collé du livre, certains apprécieront que Jeunet se soit approprié la trame, d'autres déploreront les pertes, je suis entre les deux.
Le voyage de TS n'est pas très palpitant. Le livre souffrait également de quelques longueurs, mais compensées par les croquis parsemant la lecture. Là, il n'y en a presque pas. D'ailleurs, dans cette adaptation, ce n'est pas pour ses croquis que TS obtient un prix mais pour l'invention d'une machine à mouvement perpétuel. Et la fin est largement modfiée également, mais je ne vous en dit pas plus.
Pour résumer :
- des personnages auxquels on ne s'attache pas, la quasi-absence des croquis rigolos et décalés qui permettaient cela dans le livre se faisant vraiment ressentir
- une traversée des Etats-Unis peu palpitante, seul Dominique Pinon venant nous sortir de notre torpeur
- la dernière partie, au Smithsonian, laisse trop de place à la farce, aux personnages caricaturaux, en décalage avec le dénouement des tensions familiales liées au décès du frère
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