L'Extravagant Voyage du jeune et prodigieux T.S. Spivet par Cinemaniaque
J’aime bien Jean-Pierre Jeunet. Si si : on dira ce qu’on voudra, mais ce gars possède une véritable patte, un vrai savoir-faire goupillé avec un univers qui lui est propre et qu’il sait adapter aux besoins de son histoire quand c’est nécessaire. Après, je dois bien admettre, ses choix ne sont pas toujours des plus judicieux.
Qu’as-tu été faire dans cette histoire, JP ? Ok, le petit Spivet est mignon, et le gamin qui le joue aussi, et puis c’est un beau fantasme de filmer l’Amérique en mode road trip, à mi-chemin entre Monte Hellman et Mark Twain en glissant tes petites pulsions scopiques, tes petits plans qui claquent et ta tonalité générale bien sympa. Mais le reste ? Ce n’est pas parce que tu offres un de ses rares rôles normaux à Helena Bonham Carter que cela empêche le film d’être assez superficiel, jolie carte postale au message typique que l’on envoie chaque année à la famille.
Et justement, parlons de la famille : initialement, L’extravagant voyage… contient tous les ingrédients pour aller voir ton film ensemble, parents et enfants, main dans la main, sourires déjà vissés sur les visages… Jusqu’aux premières minutes où l’ombre d’un enfant mort plâne sur le film. Ouais… Film de famille… Peter Jackson nous avait déjà tenté le coup avec son Lovely Bones, mais dès le départ il nous évitait les tons pastels, le soleil enchanteur et le graphisme presque disneyien, alors pourquoi nous mentir ?
Vous l’aurez compris, ce film est attachant mais assez glauque, objet que l’on aime regarder mais moins écouter. C’est toujours mieux que l’indigeste Micmac, mais quand même : JP, rappelle Marc Caro et revenez à vos premiers amours, ceux qui durent toujours et méritaient le détour. Steuplé.