Après le père, le fils

Brandon Lee joue Brandon, un homme qui a pour meilleur ami un dealer ainsi qu'une fiancée très belle. Mais ce fameux dealer voudrait secrètement conquérir cette femme, et pour ce faire, il va pousser son ami à être accusé, à tort, du meurtre d'un policier. Brandon va donc passer plusieurs années en prison, alors que sa fiancée lui a donné un enfant entre-temps, et à la sortie, il va vouloir se venger.

L'héritier de la violence a clairement été conçu autour de la figure de Brandon Lee, dont ce fut à la fois le premier film, et le seul qu'il tournera à Hong Kong. Mais, filous comme pas deux, les producteurs iront jusqu'à afficher son père en arrière-plan sur l'affiche pour marquer encore plus la filiation, preuve que le bon goût n'est pas universel...

Mais le film est aussi une cartographie du cinéma de cette époque, 1986, où les conditions de sécurité étaient assez limités, mais à l'écran, ça donne des scènes parfois spectaculaires, comme la poursuite en voiture dont on se demande encore comment elle n'est pas tombée dans un ravin, ou l'explosion d'un camion-citerne garé en travers à ce moment-là, comme par hasard. C'est dire à quel point le scénario ne fait pas de demi-mesures dans le n'importe quoi, jusqu'à être parfois elliptique comme l'évasion du personnage de Brandon.

Quant à ce dernier, même s'il est difficile de ne pas y reconnaitre son père à travers ses traits, il incarne un personnage convaincant dans les limites imposées par le genre. Même si on peut voir ça et là des intonations, des mimiques qu'aurait pu avoir Bruce Lee. Ce qui fait regretter d'autant plus à eux deux leurs disparitions soudaines. En tout cas, malgré sa brièveté, j'avoue que le film de Ronny Yu reste un beau galop d'essai pour Brandon Lee.