C’est l’histoire d’un demandeur d’asile qui doit raconter à un.e fonctionnaire de l’OFPRA l’histoire d’un Guinéen persécuté pour ses opinions politiques.
Les efforts déployés par Souleymane pour surmonter chaque nouvel obstacle ont quelque chose de désespérant ; mais 1/ la course contre la montre (les 48 heures pour préparer l’entretien à l’OFPRA) tend remarquablement la narration ; 2) Paris est magnifique, filmé la nuit depuis le porte-bagages de Souleymane, avec les jaunes orangés des éclairages et les bleus des anoraks et des doudounes ; 3/ quelques moments de solidarité, parfois même de fraternité entre compagnons d’infortune, nous permettent de reprendre haleine ; 4/ aucun personnage n’est vraiment caricatural, sauf peut-être le restaurateur interprété par Lojkine lui-même; 5/ deux scènes sont, sinon tout à fait bouleversantes, en tout cas très émouvantes : celle où Souleymane bavarde en visio avec sa promise restée au pays, et la scène finale, l’entretien à l’OFPRA, filmé comme l’oral d’un examen crucial mais bachoté vite fait.
Alors bien sûr on peut ironiser sur la compassion que le destin poignant de ce migrant exemplaire doit susciter chez des spectateurs par ailleurs électeurs de Macron, voire pire. Oui on peut, on peut…