Un film essentiel à notre époque, tant ce sous-prolétariat est invisibilisé aux yeux de ceux dont les habitudes de consommation reposent sur lui.
Ce film aurait pu être voyeur, misérabiliste, aurait pu rater avec les meilleures intentions du monde s'il n'avait si bien su trouver la distance juste pour traiter son sujet, cristallisant à lui seul une myriade de problématiques que notre société à tendance à mettre sous le tapis.
Au lieu de ça L'histoire de Souleymane nous bouleverse à chaque instant, que ce soit dans la routine d'un quotidien constamment instable, à la merci de tous, la respiration d'un refuge salvateur malgré la promiscuité, les entraides tarifées, les vraies solidarités, le malaise de prétendre un vécu soi-disant prérequis quand bien même il est aussi faux que ressassé par tant d'autres...
Jusqu'à la vraie histoire, vibrante d'intensité, mettant cartes sur table sans préméditations ni masque, laissant le spectateur un peu sonné, avec l'envie d'être malgré tout optimiste quand à l'avenir de Souleymane après le clap de fin...