I got you babe ! tsoin tsoin ! tsoin tsoin ! (Ah bah non tiens, c'est pas là...)

Mon seul regret, c'est bien d'être passé à côté de L'Histoire sans Fin lorsque j'étais petit, parce que vu comme il me plaît aujourd'hui, j'ose à peine imaginer à quel point le revoir des souvenirs plein la tête relèverait du délice nostalgique...

L'ensemble s'avère pourtant loin d'être parfait, pour ne pas dire assez inégal, à l'image de cette musique d'introduction plutôt kitsch pour le genre fantasy, mais finalement très sympa. D'ailleurs, la bande originale du film de Wolfgang Petersen brillera de mille feux tout du long, tel un grain de sable de la cité de Fantasia. Une grosse qualité me permettant d'enchaîner sur celle du visuel nous réservant pas mal de moments de grâce : les différents plans de cieux ennuagés, la (re-)découverte de la cité scintillante de Fantasia (sublime), ses habitants, l'ouragan du Néant, les sphinx, le mangeur de pierres et la tortue géante... C'est franchement réussi pour l'époque, même si les phases de vol et quelques autres bestioles (l'escargot, le loup) ont beaucoup moins bien vieilli...

L'histoire, assez simple et enfantine, ne manque pas pour autant d'intérêt, avec même une phase de suspense très prenante lorsque le héros imaginaire devra passer la porte des deux sphinx. Mais avant d'en arriver là, c'est un enfant solitaire et rêveur, vivant avec son père depuis la mort de sa mère, et friand de lecture, que la persécution de trois de ses semblables amènera chez un vieil homme détenant un livre pas comme les autres : L'Histoire sans Fin. Bastien l'emprunte, sans trop laisser le choix à ce dernier, et à sa lecture atterrit au coeur de l'avenir menacé de Fantasia - scène assez longue et ennuyeuse il faut bien le dire - que seul un humain venu de l'extérieur pourra sauver de la merci du Néant, depuis que son impératrice se meure. Impératrice à qui celui-ci devra donner un nouveau nom pour sauver Fantasia...

Ca peut paraître un peu wtf comme ça, et ça l'est, mais on devine aussi le parallèle entre la mort de la mère de Bastien et ce monde en danger, ce monde à sauver, à recréer via ce nouveau nom à lui donner ; même si l'impératrice - magnifique - n'aura pas l'apparence à laquelle on s'était attendu... "Maman avait le plus merveilleux nom du monde" lancera-t-il même vers la fin.
Notre jeune garçon timide investira donc le monde de Fantasia, en sauveur renommé Atreyu pour l'occasion (attention : ce n'est pas le même acteur malgré la ressemblance), croisant sur sa route un scientifique plutôt perché, avant de pouvoir s'envoler sur le dos d'un chien-dragon géant 100% mythique. Mais le grand méchant loup rôde...

Au final, on pourra certainement reprocher la naïveté de son scénario, mais bon sang que L'Histoire sans Fin émerveille, fascine, à l'image de cette séquence du grain de sable, d'une rare poésie. Et même si la scène finale, évidente, manque un peu de subtilité, le voyage aura été beau et plein de trouvailles. Un film culte et unique en son genre : une priorité à montrer aux enfants.