L'Homme à la peau de serpent est un classique du cinéma américain des années 60, réalisé par un quasi novice à l'époque Sidney Lumet. Avant tout, il faut préciser qu'il s'agit d'une adaptation de Tennessee Williams ce qui indique directement le ton car n'importe quel cinéphile sait à quoi ressemble un film tiré d'une oeuvre de cet auteur de théâtre iconique. Le lieu le sud profond des États-Unis avec tout ce que cela implique, des personnages d'écorchés vifs, une romance compliquée, ... un musicien raté et gigolo de la Nouvelle-Orléans fuit vers un patelin paumé ou il va devenir l'amant d'une épicière d'origine italienne dont le mari est impotent, tout en rencontrant la population locale hostile. Le scénario se construit principalement autour de scènes de dialogues entre les personnages principaux, gardant donc une certaine théâtralité, il y a certes des moments sortant de ce principe mais qui sont secondaires. La réalisation de Lumet dépend beaucoup de cet aspect théâtral, le cinéaste sait y faire en la matière et parvient à ne pas se répéter et à donner avec l'aide son son directeur photo une vision très sombre, quasi expressionniste. Marlon Brando est plus Brando que jamais, la Magnani également et en fait la surprise vient de Joanne Woodward en blondinette délurée mais abîmée.