Je ne suis pas un fin connaisseur de Tennessee Williams, mais j'ai tout de même pu reconnaître son style au travers de ce film pour le pire et pour le meilleur.
Si la caractérisation des personnages cassés est intéressante, je me retrouve un peu déçu de la façon dont il en parle. Losers emplis de fierté, j'ai parfois eu l'impression d'une certaine prétention (renforcée par le jeu de Brando). Quant à l'histoire, elle comporte de l'intérêt, certaines scènes sont vraiment bien foutues, mais ça manque globalement de peps, la faute à un scénario trop bavard.
La mise en scène de Lumet est toujours bonne mais peut-être l'auteur aurait-il dû rythmer un peu plus certains dialogues qui tendent à endormir le spectateur. C'est d'autant plus dommage qu'il fait montre d'une parfaite maîtrise de la mise en scène lors du climax final (comment réaliser le chaos). Les acteurs sont bons de manière générale. Ils en font parfois un peu trop, mais c'est clairement le scénario qui veut ça.
Bref, "The fugitive Kind" est un film sympathique mais qui peut sembler prétentieux à cause du ton pour aborder ces personnages cassés par une vie sans pitié. Ce n'est pas vraiment du misérabilisme mais on n'en est pas loin. Heureusement certaines répliques et mises en situation rattrapent largement tous ces défauts.