Bon, disons-le d’emblée, le scénario de L’homme au bras d’or n’emballe guère, si ce n’est à la fin où le film prend réellement de l’ampleur, du rythme et parvient à surprendre le spectateur.
Sinon, pendant tout le reste du film, une fois les scènes d’exposition conclues, le récit tourne en rond, prend les chemins que tout le monde attendait, ne nous captive jamais. Ceci n’aidant pas cela, les personnages secondaires sont trop typés, les femmes trop manichéennes et assez peu cohérentes, Frankie Machine nous apparaît comme trop faible pour qu’on puisse partager ses peines et, mis à part les scènes finales (dans la chambre où il est enfermé) son addiction n’est jamais crédible (des clignements d’yeux du drogué, genre tic, pour montrer qu’il vient de se shooter ?! Qui peut y croire aujourd’hui ?). Et pour enfoncer le clou, celui-ci veut devenir batteur dans un groupe de jazz alors qu'il joue comme un vulgaire débutant.
Le film vaut principalement pour sa vision de la drogue, de la dépendance et des hommes qui la créent, vision nouvelle pour l'époque mais hélas sans grand intérêt de nos jours. Et si Preminger laisse filtrer quelques beaux mouvements de caméra et soigne ci-et-là sa mise en scène, ce n'est pas assez pour s’émerveiller, comme pour Bunny Lake is missing, nettement plus travaillé.
5,5/10