Sous couvert de comédie, Hollywood désamorce une critique intrinsèque au capitalisme

Si "Pi" d'Aronofski était un film comique, ce serait bien celui-là. Sauf qu'ici l'intérêt pour l'histoire n'a nettement pas la même classe ni la même écriture - en dépit des genres.

L'intérêt de ce film de 1951 réside dans sa thématique qui est l'obsolescence programmée qui fait la fortune et la pérennité des capitalistes. Cette obsolescence voulue conduit à une forme perverse du progrès technique et humain. Vous l'aurez compris, je suis partisan et j'espère que vous l'êtes tout autant à mes côtés devant cet odieux film idéologique. Il conduit à ridiculiser certaines avancées pour une question cupide, l'entreprise comme l'innovation. Pourtant, même simplistes, les rouages de la machine économique sont bien visibles et peuvent prêter à la satire... Mais Mackendrick ne va pas au bout de son raisonnement avec cette pirouette finale misérable.

Côté artistique, la comédie se révèle rythmée et efficace mais ne dépasse jamais le stade de l'action. Un déficit d'interprétation générale peut-être. Mais vu que le déroulement de la narration est entièrement tournée à l'avantage ridicule de la comédie, prétexte à dédramatiser le progrès, le propos du film est faussé, il s'effondre alors qu'il paraissait intéressant et unique.

N'hésitez pas à voir "Prêt à Jeter", un documentaire très utile pour ne plus méconnaître ce sujet et pour politiser votre regard critique.