Il s'agit d'un western tourné en 1955 par Richard Wilson, réalisateur de second plan qui a, parait-il, un passé dans l'ombre d'Orson Welles.
Le western est en noir et blanc, ne semble pas avoir bénéficié d'énormes moyens et vaut essentiellement par la présence de Robert Mitchum qui traîne son habituelle nonchalance (de génie !) en mercenaire chargé de débarrasser un village de la présence envahissante d'un bandit qu'on ne voit jamais (sauf à la fin) mais qui a mis en coupe réglée le village. Le scénario est très classique et décrit l'évolution d'un Ouest sans foi ni loi qu'il faut nettoyer rudement avant d'établir un état de droit.
Robert Mitchum a ceci de particulier que cette (légendaire) nonchalance lui permet d'habiter complètement ses rôles et de les rendre très crédibles sans effort extérieur visible. En d'autres termes, il n'a pas besoin d'en faire trop et de sur jouer ses personnages. On se souvient de lui dans la "Nuit du Chasseur" ou bien encore "le jour le plus long" où, mine de rien, il réussit à motiver une troupe pourtant clouée au sol sur une plage du débarquement. Ici, c'est certes un mercenaire un peu brutal et expéditif mais capable de douceur, presque de tendresse qui le rend éminemment sympathique notamment dans ses relations avec la gent féminine du film, Jan Sterling dont on comprend très vite qu'il a existé un passé commun très fort entre eux et puis, Karen Sharpe, une jeune actrice subjuguée par Mitchum.
Les autres rôles sont peu marquants et la réalisation du film assez banale. Le générique mentionne la présence de la jeune Angie Dickinson dans un petit rôle.
Cependant on suit avec intérêt l'évolution de l'action et Robert Mitchum dans le film