Même problème que dans l’épisode précédent : la réalisation est nulle (même tâcheron, même effet). Et c’est dommage, car on est en présence d’un des méchants les plus savoureux de la saga. Francisco Scaramanga (magnifiquement interprété par Christopher Lee, cousin d’Ian Fleming) avait tout pour être THE bad guy. Hélas, il est très mal mis en valeur.
La faute à beaucoup d’éléments parasites : les horripilants Tric-Trac et J.W Pepper, la voiture volante passablement ridicule de Scaramanga. Dommage, car en vrai double maléfique de Bond (il aime la bonne chère, les femmes, les gadgets et il tue comme 007, à la différence près qu’il le fait pour l’appât du gain) il avait tout pour nourrir un scénario plus complet que celui proposé.
Voulant se donner un genre, Hamilton nous fait des scènes plongeant vers l’expressionnisme (mais sans aucune raison valable), avec ce bateau servant de décor asymétrique et les effets spirales de début de film. Il nous promène également du côté des films de baston de Hong Kong, mais là où Tarantino en fera un bijou plusieurs années plus tard, Hamilton en tire une bouillie lourde à digérer.
À son crédit, une belle poursuite en voiture et des beaux éclairages lors de la poursuite entre Bond et Scaramanga (lorgnant vers les films de la Hammer, dont Lee est un des fleurons).
Les James Bond Girls font le minimum syndical : Maud Adams est plutôt pas mal mais meurt en cours de route (elle deviendra OCTOPUSSY quelques années plus tard, seule dans ce cas de figure de la saga) et Britt Ekland, bien que mignonne et affublée du nom engageant de Goodnight, a un sourire laissant dévoilé une dentition qui n’engagera guère Bond à certaines pratiques.
Moore est à l’image du film : sans saveur.