Histoire basée sur des faits réels, L'Homme aux mille visages nécessite un bref historique sinon tout peut paraître un peu confus au départ. Le film traite des opérations montées par Francisco Paesa, un ancien agent secret, joué par le très bon Eduard Fernandez, pour soustraire à la justice l'ancien directeur de la Guardia Civil Luis Roldan, joué par l'acteur de série télé Carlos Santos. Paesa sera secondé par son ami Jesus Camoes, un pilote d'avion, joué par José Coronado.


Un moment en affaires avec le GAL (Groupe Antiterroriste de Libération), actif de 1983 à 1987, qui cherchait à éliminer les activistes basques de l'ETA par la terreur (enlèvements, torture, assassinats) Francisco Pesoa va être contacté par Roldan, qui lui aussi connaissait ces gens-là en tant que chef de la Police . La justice espagnole, et notamment le juge Baltasar Garzon, célèbre pour sa lutte contre le terrorisme et les narco-traficants, venait de découvrir que Roldan avait détourné des centaines de millions de pesetas (plus de 10 millions d'euro) par fraude et corruption, à l'occasion d'opérations liées à un vaste programme de modernisation des casernes. Il sera condamné à 31 ans de prison par la justice espagnole, et libéré au bout de 15.


Le film montre les ruses employées par Paesa (c'est lui l'Homme aux mille visages) pour aider son "ami" dans la clandestinité et pour le délester de quelques millions superflus au passage. Je ferai une petite réserve concernant le choix des acteurs qui est discutable. Le charisme d'Eduard Fernandez le rend sympathique et masque en permanence son statut d'escroc de niveau international. Pas du tout retiré des affaires, le vrai Paesa officierait toujours sur tous les continents et vivrait quelque part en France, après avoir miraculeusement ressuscité après sa mort en Thaïlande en 1998. L'honorable Luis Roldan, lui, nous inspirerait plutôt de la pitié dans sa cavale, si l'on ne connaissait pas son passé.


Alberto Rodriguez montre deux ans après la Isla Minima sa précision dans le montage, et son talent à nous intéresser à arnaques et cavale, dans une affaire plutôt complexe si l'on ne connaît pas un minimum la politique espagnole d'il y a vingt ans.

Zolo31
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le 20 avr. 2017

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