Le dernier des chefs d'oeuvre de la série de westerns de Anthony Mann avec James Stewart

Le dernier des chefs d'oeuvre de la série de Anthony Mann avec James Stewart, et peut-être le plus dramatique d’entre eux.

On apprécie James Stewart dans la combinaison habituelle de douceur, de colère et d’amertume qu’il sait si bien composer, ici dans ses mouvements et gestes bloqués ou contrariés quand il est maintenu par des hommes de main pour un passage à tabac, ou qu'il est attaché, ou trainé dans la poussière. On le voit aussi dans les gros plans sur son visage, extraordinaire de frustration, de rage ou de colère froide. Et on la saisit encore dans sa  démarche inaltérable quand il se dirige vers l’homme qui l’a humilié, joué ici par Alex Nicol. Celui-ci surjoue le fils dévoyé et presque demeuré du self made man Alec Wagomman, joué par Donald Crisp. 

La trame du film est plutôt complexe avec la recherche d’une cargaison de fusils et de ses vendeurs blancs qui traitent avec des apaches en révolte ; avec la quête de vengeance d’un capitaine (Stewart) pour son jeune frere soldat abattu (avec sa patrouille) par ces indiens armés illégalement ; enfin avec les liens tortueux qui s'expriment à l'intérieur du clan Waggoman.

Ces liens sont aussi multiples. Il y a celui du pere et du contremaître joué par Arthur Kennedy  ; celui du contremaître et du vrai fils qui rivalisent dans le lien filial ; ceux des personnages joués par Stewart et par Kennedy, amoureux rivaux de la nièce Barbara jouée par Cathy O’Donnel. 

Dans cet entrelacement, les interactions font apparaitre des secrets, des non-dits, des fantasmes et des vrais complots, ainsi que des incidents de parcours.

Les séquences d'action sont, comme d’habitude chez Mann, nombreuses et émérites, et les deux romances, celle des jeunes et celle des vieux, subtilement traitées. 

Michael-Faure
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le 21 oct. 2024

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